L’utilisation du terme “nettoyage cryogénique” pour décrire la projection de glace carbonique peut sembler paradoxale. En effet, la cryogénie est généralement associée à des températures extrêmement basses, proches de -150°C voire inférieures, comme celles obtenues avec l’azote liquide à -196°C. Or, la glace carbonique utilisée dans ce procédé n’atteint “que” -78,5°C. D’où vient alors cette appellation ?
Explication historique et technique
Origine du terme “cryogénique”
Le terme “cryogénique” tire son origine des mots grecs “kryos” (froid) et “genos” (production) : κρυογονική. Initialement, la cryogénie désignait simplement les procédés impliquant de très basses températures, sans seuil précis. Cependant, avec les avancées scientifiques et technologiques, cette science s’est progressivement spécialisée pour désigner les applications nécessitant des températures extrêmement basses, généralement inférieures à -150°C.
Ce domaine de recherche explore les propriétés et les comportements de la matière à ces températures extrêmes, ouvrant la voie à des innovations dans des secteurs aussi variés que la médecine, l’aérospatiale ou l’énergie.
L’analogie avec la cryogénie
Bien que la glace carbonique ne descende pas aux températures extrêmes de la cryogénie scientifique (-150°C à -196°C), elle reste néanmoins très froide comparée aux méthodes de nettoyage traditionnelles. Cette technique repose sur l’utilisation d’une substance à très basse température (la carboglace à -78,5°C) pour créer un choc thermique qui fragilise et décolle les salissures.
Ce principe, basé sur l’utilisation du froid intense, est suffisamment proche de celui de la cryogénie pour justifier l’emploi du terme.
Marketing et simplification
L’adoption du terme “nettoyage cryogénique*” peut également être liée à une volonté de simplifier le langage technique et de rendre la méthode plus accessible. L’idée est de faire comprendre aux utilisateurs que cette méthode repose sur l’utilisation du froid intense, tout en restant un terme reconnaissable et facile à retenir.
Donc, même si le nettoyage cryogénique n’atteint pas les températures extrêmes de la cryogénie scientifique, l’utilisation de basses températures et le choc thermique qu’elles provoquent sur les pollutions, expliquent pourquoi cette technique porte ce nom.
*: traduction française des termes anglophones “dry ice blasting” ou “dry ice cleaning”, qui signifient littéralement “nettoyage par projection de glace carbonique”.